Dans ce film tiré du roman éponyme, le jardin tient une place tellement centrale qu'il peut presque en être considéré comme le personnage principal. Lorsque Mary, jeune orpheline, brave les interdits pour pénétrer dans le jardin du lugubre château de son oncle, elle y découvre un espace hostile, totalement abandonné, envahi de mauvaises herbes. Toute l'intrigue du film tourne autour de la transformation du jardin pour en faire un lieu vivant et féérique, une métamorphose qui accompagne en miroir la guérison des protagonistes au contact de cet endroit insolite. Ce jardin de cinéma est finalement l'essence même du jardin thérapeutique ! Un film qui s'achève sur une phrase emblématique qui parlera particulièrement aux professionnels du paysage : « Si vous regardez de la bonne manière, vous pouvez voir que le monde entier est un jardin. »
L’espace dans lequel nous vivons, par lequel nous sommes attirés hors de nous-même, dans lequel se déroule précisément l’érosion de notre vie, de notre temps et de notre histoire, cet espace qui nous ronge et nous ravine, est en lui-même aussi un espace hétérogène. Autrement dit, nous ne vivons pas dans un espace de vide, à l’intérieur duquel on pourrait situer des individus et des choses. Nous ne vivons pas à l’intérieur d’un vide qui se colorerait de différents chatoiements, nous vivons à l’intérieur d’un ensemble de relations qui définissent des emplacements irréductibles les uns aux autres et absolument non superposables.
Bien sûr, on pourrait sans doute entreprendre la description de ces différents emplacements, en cherchant quel est l’ensemble de relations par lequel on peut définir cet emplacement. Par exemple, décrire l’ensemble des relations qui définissent les emplacements de passage, les rues, les trains (c’est un extraordinaire faisceau de relations qu’un train puisque c’est quelque chose à travers quoi on passe, c’est quelque chose également par quoi on peut passer d’un point à un autre, et puis c’est quelque chose également qui passe). On pourrait décrire, par le faisceau des relations qui permettent de les définir, ces emplacements de halte provisoire que sont les cafés, les cinémas, les plages. On pourrait également définir, par son réseau de relations, l’emplacement de repos, fermé ou à demi-fermé, que constituent la maison, la chambre, le lit, etc. Mais ce qui m’intéresse, ce sont, parmi tous ces emplacements, certains d’entre eux qui ont la curieuse propriété d’être en rapport avec tous les autres emplacements mais sur un mode tel qu’ils suspendent, neutralisent ou inversent, l’ensemble des rapports qui se trouvent, par eux, désignés, reflétés ou réfléchis. Ces espaces, en quelque sorte, qui sont en liaison avec tous les autres, qui contredisent pourtant tous les autres emplacements, sont de deux grands types.
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